Le dieu tente de rendre l'homme vertueux.
Le héros écarte ce qui est monstrueux.
Le musicien adoucit les mœurs. Le poète
Est tout miel comme l'abeille du mont Hymette.
Hercule ne recule devant rien.
Cette croyance est un peu fausse!
Ce mouvement de recul le rehausse.
C’est vrai aussi parmi les siens.
Hercule se défia toujours de la richesse,
De la cupidité et de l’appât du gain.
Ces trois-là sèment partout la détresse,
Et confisquent et salopent tout de leurs mains.
Ce qui le captiva chez la reine, en Lydie,
Ce ne furent pas les richesses du palais.
Ce furent les petits travaux qu'on expédie,
Les délices de la pédale et du rouet.
Plutus avait des yeux perçants dans sa jeunesse,
Mais il les perdit à cause de sa richesse.
Elle est fille des œillères ou du hasard.
Et rend aveugle dans la foulée tôt ou tard.
Elle distribue mal quand elle distribue
Ses miettes après avoir commis ses abus.
Elle promeut le séide et le convenu.
Hercule fit savoir tout cela dans les nues.
Il fut bien accueilli dans l'Olympe, là-haut!
Et Hercule montra toute sa bienveillance
En arrivant: il tira quelques révérences.
On félicita la hantise des fléaux!
Chaque dieu eut droit à la sienne,
Mais quand vint le tour de Plutus,
Devant lui, à ce que cela ne tienne,
Hercule le traita comme un anus:
Il détourna les yeux et les narines
(Ainsi fit-il aussi devant Cacus
Qui osa voler ses génisses palatines)
Et alla directement embrasser Phébus.
Jupiter, étonné, lui demanda la cause
D’un tel mépris. Le nouveau dieu lui répondit
Sans trembler: "Je hais qui trompe et qui appauvrit,
Qui manipule les hommes et corrompt les choses,
Qui agit dans l'ombre, complice des voleurs.
Le croiser n’est ni un plaisir, ni un honneur.
Ce Plutus ourdit le plus vilain des spectacles
Terrestres, et de l'âge d'or, il est l'obstacle.
Quand on est assez grossier pour tant amasser,
On ne peut être assez fin pour bien dépenser.
C'est folie que porter ce méchant au pinacle.
Ce Plutus n'a rien à faire dans ce cénacle."