Je suis un lointain cousin du peintre Gustave Courbet. Mon arrière grand-mère maternelle était en effet une fille Corbet du village de Bolandoz dans le Doubs, situé à côté de Flagey, le village de la branche paternelle de Gustave Courbet. Il est fort probable et même avéré qu'une voyelle baladeuse (en l'occurrence un u) se soit égarée ou invitée dans les registres de mairie. Il est vrai que Courbet, cela sonne mieux que Corbet! La sonorité est plus douce et plus ronde!
Outre un lointain cousinage, Gustave Courbet et moi partageons surtout l'amour d'un même pays marqué géologiquement par son relief karstique et ses vallées. Nous sommes tous les deux habités, hantés, voire irrigués, par les vallées de la Loue et du Lison, ce qui ne nous interdit pas de faire l'école buissonnière pour les besoins de la cause. J'ai grandi pour ma part en Provence, si bien que le pays de Courbet est pour moi une terre maternelle plutôt qu'une terre natale. La Loue et le Lison coulent néanmoins dans mes veines, et forment avec leurs vallées le coeur de mon oeuvre littéraire et poétique. Ou, du moins, le coeur d'une partie importante de mon oeuvre littéraire et poétique. Les paysages et les motifs offerts par ces deux vallées travaillent d'autant plus mon imagination que Courbet a déjà gratifié la plupart d'entre eux de représentations picturales. J'ai visité à maintes reprises la plupart des lieux que Courbet a peints, et je connais également les merveilles qu'il a oublié de peindre ou n'a pas tenu à peindre.
Ceci dit, je suis à cent lieues d'être un auteur de terroir. Je ne cherche pas à décrire la vie des Francs-Comtois ou les coutumes franc-comtoises. Je ne suis pas un Henri Vincenot du Doubs. J'ai grandi non seulement dans le sud de la France, mais j'ai vécu aussi à l'étranger. Je suis un familier des bords de la Méditerranée et l'Angleterre est le pays d'Europe que je connais le mieux après la France. Tout ceci fait que je m'autorise des escapades ici et là, notamment à travers l'Europe, dans mes différents poèmes.