Le réalisme de Courbet


Le nom de Gustave Courbet a souvent été associé à un courant artistique phare du 19ème siècle: le réalisme. Je ne suis pas un grand adepte des mouvements et des embrigadements. Je sais par exemple ce que le vingtième siècle doit au surréalisme en matière poétique, mais je suis très conscient aussi des travers poétiques qu'il a fait naître au cours du siècle dernier. 

 

Je trouve cependant quelque justesse à ce mot de réalisme quand on regarde certains des tableaux de Courbet. Je pense aux Casseurs de pierre, aux Paysans revenant de la Foire, ou encore au fameux Enterrement à Ornans. Je ne suis pas obsédé par cette notion de réalisme et par les principes et les idées qu'elle est censée véhiculer. Cependant, dans son essence, la fable relève aussi d'une démarche réaliste. Elle s'attache à décrire des imperfections, des faiblesses, des vices et des travers bien réels. Elle essaie, elle aussi, de dépeindre une réalité triviale et commune, et c'est pour cela qu'elle est un genre si populaire, tout le monde se sentant plus ou moins concerné ou visé.  

 

Cependant, grâce aux animaux, grâce aux arbres, grâce à sa nature champêtre et pastorale, grâce à la poésie, cette trivialité est sublimée, quand bien même le fabuliste entraîne le lecteur au fond d'une étable où le fumier règne en maître absolu. On peut ajouter qu'un fabuliste prêtant attention au détail naturaliste, à la réalité des moeurs des animaux, des insectes et des plantes, s'inscrit également dans un mouvement de peinture et de description de la réalité. Pour ma part, je ne fais pas trop attention à toutes ces notions théoriques. Je me contente d'écrire selon mes goûts, mes inspirations et mes envies. L'important est que mon travail me procure de la joie et du plaisir, et qu'il puisse être lu par le plus grand nombre. Mais, bien sûr, il n'est pas exempt de difficultés, de sueur et de doutes.